Homélie du Jour de Pâques
Abbé Jean Compazieu | 15 avril 2011
Le Seigneur est ressuscité. Alléluia
Textes bibliques du jour de Pâques : Lire au bas de la page
Après une période d’hiver et quarante jours de Carême, nous voici parvenus à la célébration de Pâques. C’est une fête qui se renouvelle d’année en année. Il est important pour nous de tout faire pour en comprendre la signification. Au départ, Pâques c’est la fête du passage. Elle nous rappelle qu’à l’époque de Moïse, le peuple hébreu a été libéré de l’esclavage d’Egypte. Il a “passé” la mer rouge pour s’acheminer progressivement vers la terre promise. Et au matin de Pâques, nous fêtons le Christ qui est “passé” de la mort à la Vie.
Des passages, il y en a beaucoup dans notre existence. Ils sont parfois célébrés par une belle fête. Ainsi le passage de l’enfance à l’adolescence puis à l’âge adulte. Certains sont appelés à des examens de passage. Plus tard, il y aura des passages qui mèneront d’une vie de célibataire à une vie conjugale ou une vie religieuse. Plus tard encore, ce sera le passage d’une vie active à la retraite. Puis, arrivés au terme de notre vie terrestre, la mort marquera notre envol vers la Maison du Père, vers la Vie définitive. Nous avons toute une vie pour nous préparer à ce grand passage.
La fête de Pâques nous éclaire sur tous ces passages qui marquent notre existence. Le grand passage de Jésus nous ouvre le chemin qui nous permettra d’aller plus loin. Célébrer la résurrection du Christ, c’est passer avec lui de la mort à la vie, c’est passer du pays de la servitude à la libération et au salut. Par notre baptême, nous sommes ressuscités avec le Christ. Avec lui, nous sommes entrés dans une vie nouvelle et rien ne peut nous séparer de son amour. Alors oui, nous pouvons chanter Alléluia et rendre grâce au Seigneur qui fait des merveilles. Il est présent avec nous tous les jours et jusqu’à la fin du monde.
Les quatre évangiles nous disent que ce sont des femmes qui furent les premiers témoins de la résurrection du Christ. Certains se demandent peut-être pourquoi elles et pas les apôtres. Pour comprendre cela, il faut revenir au récit de la Passion. Alors que les apôtres s’étaient enfuis, elles sont restées jusqu’au bout au pied de la croix. Aujourd’hui, saint Jean nous donne le témoignage de Marie Madeleine. Elle fut la première à voir le tombeau vide. Pour elle, c’est vraiment le choc. Elle court prévenir les apôtres. A leur tour, Pierre et Jean arrivent sur les lieux. Jean est plus rapide, mais il laisse entrer Pierre qui regarde sans comprendre. Quand nous sommes accablés par le malheur, quand nous voyons toutes ces guerres et ces violences dans le monde, nous avons du mal à reconnaître la présence du Christ ressuscité.
Pour Jean, c’est différent : Il voit et il croit. Cette attitude vient de son lien privilégié avec Jésus. L’évangile le désigne comme étant “le disciple que Jésus aimait”. C’est l’amour qui le lie à Jésus qui le fait courir plus vite. C’est par cet amour qu’il croit à la bonne nouvelle de Jésus ressuscité. C’est très important pour nous. Cet évangile nous révèle à quel point l’amour peut stimuler notre foi. Trop souvent, nous en restons à des discussions qui n’en finissent pas. L’important ce n’est pas de parler de Jésus mais d’avoir une vraie relation avec lui. Il nous aime tels que nous sommes et il ne demande qu’à être présent dans toute notre vie. Rien de ce que nous vivons ne peut lui être étranger. Il nous arrive de chanter : “Tu es là au cœur de nos vies…” Le problème c’est que bien souvent, nous sommes ailleurs, loin de lui. Mais il ne cesse de nous appeler car il veut nous associer à sa victoire sur la mort et le péché.
L’apôtre Pierre a eu beaucoup de mal à croire. Il lui faudra des rencontres personnelles avec le Christ ressuscité. C’est à la suite de ces rencontres qu’il a pu devenir un témoin audacieux de sa victoire sur la mort. Son témoignage est clair : “Nous avons mangé et bu avec lui”. Après la Pentecôte, tout ira très vite. Le souffle de l’Esprit Saint va pousser Pierre et les apôtres à sortir du Cénacle pour annoncer la bonne nouvelle du Salut. Désormais, ceux qui croiront au Christ ressuscité recevront le pardon des péchés.
Depuis la Pentecôte, cette bonne nouvelle a été transmise de génération en génération jusqu’à nous. A notre tour, nous sommes envoyés pour transmettre le flambeau, dire notre foi en Jésus ressuscité. Ce n’est pas facile pour les hommes de notre temps. Nous vivons dans un monde imprégné par l’incroyance et l’indifférence. Mais l’évangile doit à tout prix être annoncé aux hommes de notre temps. Nous pouvons faire nôtre cette parole de Paul : “Malheur à moi si je n’évangélise pas”. Et nous pensons aussi à celle de Bernadette de Lourdes : “Je ne suis pas chargée de faire croire mais de dire”. Le principal travail, c’est l’Esprit saint qui le fait dans le cœur de chacun.
Cette fête de Pâques va durer 50 jours. C’est pour nous l’occasion de retrouver l’audace, de laisser mourir ce qui doit mourir et d’appeler à la vie ce qui doit vivre. Le Christ ressuscité nous invite à choisir la vie et à nous laisser envahir par l’amour de Dieu. C’est ainsi que nous pourrons faire reculer la guerre, la violence, la haine, le mépris des autres. N’ayons pas peur des forces du mal et de la mort. Dieu a ressuscité Jésus d’entre les morts et il nous donne le désir de vivre en ressuscités avec lui.
En ce jour, nous te prions, Seigneur ressuscité ; viens enlever de nos cœurs la pierre qui nous enferme dans les ténèbres. Que la lumière de Pâques brille sur le monde entier. Tu demeures avec nous dans le mystère de ton Eucharistie. “Gloire à toi qui étais mort ! Gloire à toi qui es vivant ! Viens Seigneur Jésus.”
D’après diverses sources
Pâques ! Alleluia ! La joie ! La fête ! Comme un soleil brillant dans un ciel tout bleu après de longues nuits d’hiver et les brouillards, revivons avec les parfums, la musique et les fleurs ! Oui, malgré soucis et épreuves, vécus et non oubliés, nos cœurs vibrent d’une joyeuse espérance !
Pâques ? le mot signifie Passage. Pour les juifs il rappelle le passage de la mer rouge. Pour échapper à l’esclavage de l’Egypte, guidés par Moïse sous la direction et la force de Dieu, ils ont vu noyés les égyptiens qui voulaient les reprendre à leur service : passage de l’esclavage à la liberté !
La libération ! Beaucoup d’anciens parmi nous ont connu la grande joie qu’elle procure. Bien des peuples aujourd’hui souhaitent échapper à des régimes dictatoriaux, à des gouvernants tyranniques, exploitant leur travail, leur condition sociale ou religieuse, leur personnalité enfantine ou féminine. Quoi d’étonnant à se qu’ils aspirent à la liberté, à vivre dans la dignité reconnue de tout homme, dans la sécurité et la solidarité ? Ils en viennent parfois, condamné, au terrorisme ; moins grave à la lutte armée ; utile parfois à des manifestations exigeant le dialogue.
Le peuple hébreux, libéré, aurait dû en être reconnaissant au Dieu Sauveur, vivre dans son alliance souhaitée d’amour fidèle. Il n’en fut rien : fréquemment il se tourna vers des idoles païennes, dans des conduites désordonnées, rompant une alliance qui lui aurait procuré paix et joie. Dieu allait-il se séparer de son peuple ingrat ?
Il n’en fut rien ! Le Psaume 117 le proclame : « Eternel est son amour !». Il nous a fait chanter : « Ce jour (de libération) que fit le Seigneur est un jour de joie. Alleluia ! »Prophétisé : « Non je ne mourrai pas, je vivrai, pour annoncer les actions du Seigneur », « la merveille devant nos yeux ». Que dire et annoncer ? Pâques ! et avec Jésus Christ la Résurrection !
L’Evangile (Jean 20, 1-9) tient à nous fortifier dans la foi et la vérité de cet événement. Le Carême nous a fait revivre l’essentiel de la vie du Christ jusqu’à sa passion, sa mort en croix et sa mise au tombeau. Ses disciples furent alors décontenancés, l’abandonnant, perdant espoir, vivant dans le doute. Etait-il vraiment Fils de Dieu ? N’avaient-ils pas été faussement séduits ? Que penser ? « Les disciples n’avaient pas vu que, d’après l’Ecriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts »
Marie Madeleine, une des femmes, dont Jésus avait renouvelé le cœur et qui marchait à sa suite, se rend au tombeau. Elle voit « de grand matin, alors qu’il fait encore sombre », enlevée, la pierre du tombeau ! Elle court avertir Simon-Pierre et Jean, l’autre disciple bien-aimé de Jésus. Ceux-ci se rendent en courant au tombeau. Jean arrive en premier, aperçoit en se penchant le linceul mais n’entre pas. Pierre entre, voit aussi le linceul et le linge qui couvrait la tête. Jean entre à son tour. « Il vit et il crut » C’est là fruit de son amour profond pour Jésus : la foi !
Le livre des Actes des Apôtres relate la venue de Pierre à Césarée chez un centurion de l’armée romaine. Il l’a sollicité. Nous sommes dans les jours proches où Jésus ressuscité s’est fait reconnaître à ses apôtres. Pierre annonce Jésus de Nazareth, consacré par Dieu dans l’Esprit Saint, faisant le bien, guérissant, chassant le démon, mais condamné à mourir en croix pour la salut de l’humanité. Dieu l’a choisi « comme Juge des vivants et des morts » ; « Tout homme qui croit en lui reçoit par lui le pardon de ses péchés ».
Oui, la voilà la définitive et extraordinaire libération : par Jésus s’effectue la libération des péchés et l’assurance d’une vie nouvelle et éternelle. Elle triomphe de tout mal, des puissances démoniaques, et même, quelle joie ! de la mort ! Jésus Christ c’est l’Amour libérateur en Vérité !
Que nous dit St Paul ? « Vous êtes ressuscités avec le Christ » ; « Tendez vers les réalités d’en haut, et non pas celles de la terre » Il s’agit d’aimer comme Jésus nous a aimés, programme combien exigent. Efforçons-nous de le vivre et ne craignons pas de l’annoncer autour de nous : Joyeuse et Bonne Nouvelle !
Vierge Marie, conçue sans péché, ouvre nos cœurs en la foi de ton fils toujours vivant, capable
de nous ressusciter à une vie d’amour belle et généreuse pour accéder au Royaume de l’Amour.
FÊTE DE PÂQUES – Année A – Dimanche 24 avril 2011 – Evangile de Matthieu 28, 1-10
ALLEZ VITE DIRE !. . . .
ALLELUIA ……. CHRIST EST RESSUSCITÉ !!!!!
Dans la nuit pascale, le cri a de nouveau jailli dans toutes les églises du monde : nous proclamons que l’homme Jésus de Nazareth, exécuté sur une croix au lieu dit « Golgotha », en bordure de Jérusalem, à la veille de la fête de la Pâque (sans doute en avril de l’année 30 de notre ère), constaté mort par les nombreux témoins et enseveli dans une tombe proche, a été vu VIVANT par ses disciples. Non ‘réanimé’ pour bénéficier d’un simple sursis mais RESSUSCITÉ. Réveillé et relevé par Dieu qui l’a fait SEIGNEUR ET CHRIST.
La communauté des disciples qui s’est propagée depuis lors sur toute la terre a mission prioritaire et essentielle de relancer sans cesse cette BONNE NOUVELLE et d’inviter tout être humain à décider (librement) de CROIRE en ce Jésus crucifié et vivant, Sauveur du monde. En effet, quelles que soient les apparences et, hélas, de perpétuelles déviances historiques, la tâche de l’Eglise n’est pas d’imposer une morale, d’enrégimenter les foules, de déployer ses fastes, de multiplier les constructions, d’obliger à des rites, de menacer de l’enfer, d’organiser des œuvres philanthropiques, de diriger une « société chrétienne »….
L’Evangélisation – inaugurale et toujours à répercuter car elle n’est jamais acquise – consiste essentiellement dans ce cri : « JESUS EST RESSUSCITÉ ». Cri qui est un mode de vie. Car si c’est vrai, cela change tout !
Pourtant comment cette affirmation ne susciterait-elle pas scepticisme et doutes, moqueries et hostilité ? Quel croyant ne se surprend en train de se poser des questions sur une réalité qui dépasse toute raison ?
Dans les années 85, soit plus de 50 ans après les faits et alors que des dizaines de communautés chrétiennes ont déjà éclos partout sur les bords de la Méditerranée, un écrivain chrétien raconte :
(La traduction liturgique a été un peu rectifiée)
Après le shabbat, alors que commençait à luire le premier jour, Marie de Magdala et l’autre Marie viennent voir la tombe. Et voilà qu’il y a un grand tremblement de terre : car l’Ange du Seigneur descend du ciel et roule la pierre et s’assied dessus. Il avait l’aspect de l’éclair et son vêtement était blanc comme la neige. Commotionnés de terreur, les gardes deviennent comme morts.
Mais l’Ange dit aux femmes : « Vous, n’ayez pas peur ; car je sais que vous cherchez Jésus le crucifié. Il n’est pas ici. Car il est ressuscité comme il l’avait dit. Venez voir l’endroit où il reposait. Partez vite et dites à ses disciples qu’il est ressuscité des morts et voici qu’il vous précède en Galilée. Vous le verrez là. Voilà ce que je vous ai dit ». Vite elles quittèrent le tombeau, avec crainte et une grande joie, elles coururent porter la nouvelle aux disciples.
LE PREMIER JOUR DE LA SEMAINE
La semaine juive culmine sur le shabbat, 7ème jour de la semaine mais la découverte du Ressuscité s’est produite le lendemain, 1er jour de la semaine suivante. Cette manifestation du Seigneur vivant bouleversa tellement les apôtres, elle leur apparut si bien comme le nouveau pivot de l’histoire, qu’ils décidèrent de la célébrer chaque semaine ! Ils modifièrent leur calendrier : le jour hebdomadaire de fête ne fut plus le shabbat mais le lendemain, qui fut appelé « JOUR DU SEIGNEUR » et son nom latin (domenica) donna notre mot français DIMANCHE.
Ce Jour n’était plus, comme dans l’Ancien Testament, jour de la colère de Dieu (« Dies irae… »), mais Jour de Vie, jour de l’Assemblée des chrétiens.
Matthieu note judicieusement que « le 1er jour commençait à LUIRE » (traduction plus précise) : la découverte du Ressuscité ne se dessine que très lentement, après l’horreur de la mort, l’écrasement, l’échec alors même que l’on ne vient que pour « voir une tombe » où gît un cadavre. Ne nous étonnons pas : il faut du temps pour que la lumière petit à petit luise dans nos cœurs incrédules et intériorise le message !
Donc : Résurrection – Dimanche – Assemblée chrétienne – Eucharistie – Envoi missionnaire: les 5 réalités sont indissolublement liées, inséparables. Le rite n’est pas cérémonie pieuse mais actualisation, ancrage du Vivant dans un monde dominé par la mort.
Le corps mort de Jésus a disparu mais il réapparaît comme CORPS VIVANT DE L’ÉGLISE.
LA RÉSURRECTION
Aucun évangile ne raconte la résurrection. Matthieu, de façon imagée, essaie d’évoquer une intervention divine indicible. Il reprend une expression archaïque – « l’Ange du Seigneur »- pour souligner qu’il s’agit bien d’une action de Dieu lui-même. « Jésus est ressuscité » : le verbe au passif indique que l’auteur est Dieu. L’annonce de la résurrection correspond au récit de l’annonciation à Joseph : aux deux extrémités de l’Evangile, c’est bien Dieu lui-même qui, au début, annonce la naissance de l’enfant de Marie et, à la fin, sa re-naissance, hors de la tombe, en communauté.
Il faut écouter la révélation de Dieu pour comprendre l’histoire du tombeau vide : car en soi, la disparition du corps ne prouve rien. Il se pourrait effectivement que l’on ait volé le corps pour le dérober à toute enquête (version répandue par les autorités juives et qui a été admise par la majorité de la population : 28, 13-15).
LES FEMMES, PREMIERS TÉMOINS
A Gethsémani, lorsque les gardes sont venus arrêter Jésus, les apôtres se sont tous enfuis dans la nuit (26, 56) ; Pierre est bien revenu dans la cour du grand prêtre mais, hélas, pour y renier son maître et disparaître (26, 75). En contraste avec cette lâcheté des hommes, on est frappé par l’admirable fidélité des femmes : Marie de Magdala, une autre Marie et la mère de Jacques et Jean.
Elles suivaient et servaient déjà Jésus en Galilée (27, 55) : elles étaient donc, elles aussi, des disciples au même titre que les hommes ; quand Jésus est crucifié et meurt en croix, elles regardent de loin (27, 55) ; les deux Marie sont assises en face de la tombe où l’on a couché le cadavre (27, 61). Elles seules reviennent, dès l’aurore, pour voir la tombe. Elles n’apportent pas d’aromates puisque la pierre bloque l’entrée ; d’ailleurs une femme, à Béthanie, avait naguère procédé à une onction – que Jésus avait interprétée comme préparation à son ensevelissement (26, 12). Ce sont donc de simples fidèles, des femmes (qui n’ont même pas le droit de témoigner devant un tribunal), qui sont les premières à recevoir le message de la résurrection et à y croire.
Les hommes suivaient Jésus pour réaliser un projet : se battre, changer le monde, devenir des héros. Les succès populaires et les miracles les emballaient, ils participaient au grand mouvement de libération nationale. Les femmes, elles, étaient plus attachées à la personne de Jésus. Sa fin tragique et sa disparition les bouleversèrent au plus profond.
L’homme se préoccupe du FAIRE, la femme est soucieuse de l’ETRE, de la VIE. Avançant plus loin dans la compassion, elle est plus prête à s’enfoncer dans le malheur de la disparition de l’autre pour percevoir que « l’amour est plus fort que la mort » (Cantique des Cantiques 8, 6)
APRÈS LE SILENCE DE MORT, LA PAROLE DE VIE
(L’Ange dit aux femmes) : « Partez vite et dites à ses disciples qu’il est ressuscité des morts et voici qu’il vous précède en Galilée. Vous le verrez là. Voilà ce que je vais ai dit ». Vite elles quittèrent le tombeau, avec crainte et une grande joie, elles coururent porter la nouvelle aux disciples.
C’est une femme, Marie de Nazareth, après une Annonce de l’Ange, qui a enfanté Jésus enfant.
Ce sont des femmes – les deux Marie – qui, à la suite d’une annonce de l’Ange du Seigneur, vont à présent enfanter Jésus Eglise, Jésus Communauté. Près des apôtres, elles vont à leur tour jouer le rôle de l’ange.
Le message ne revient pas sur le passé, il ne culpabilise pas (« Vous êtes des lâches, vous m’avez abandonné à mes ennemis.. ; »), il est bref, uniquement positif : « Jésus est relevé des morts ».
Il n’invite pas à aller contrôler si le tombeau est réellement vide mais il enjoint de partir, de retourner en Galilée où l’aventure avait débuté, où les jeunes avaient reçu leur vocation. C’est là qu’ils le verront. De même, aujourd’hui, la rencontre du Ressuscité (qui s’effectue le dimanche) nous projette en avant, dans la semaine débutante, dans le quotidien, là où nous pouvons assumer nos responsabilités à la Lumière de Pâques.
Nul message ne dépassera jamais celui-là en importance puisqu’il révèle tout: l’amour de Dieu, l’identité du Christ, le sens de la vie humaine, la libération du péché, l’énigme de la mort.
Nulle annonce ne pourra jamais donner autant de joie : « …avec grande joie… ».
Rien n’est plus urgent que de la communiquer : « Partez vite…Elles quittèrent vite… Elles coururent…».
JÉSUS APPARAÎT AUX FEMMES.
Il fallait d’abord qu’elles croient sur parole et amorcent leur mission : seulement ensuite elles peuvent elles-mêmes faire la rencontre.
Et voici que Jésus vint à leur rencontre et leur dit : « Je vous salue ». Elles s’approchèrent et, lui saisissant les pieds, elles se prosternèrent devant lui. Alors Jésus leur dit : « Soyez sans crainte, allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront ».
Elles ne s’y attendent pas : la rencontre est une initiative du Ressuscité. Stupéfaites, « elles s’approchent » comme naguère le faisaient les disciples pour écouter un maître, mais maintenant elles tombent à terre dans la posture d’adoration. Jésus est devenu SEIGNEUR. Il ne s’agit pas d’un fantôme, d’une hallucination : le Ressuscité est quelqu’un que l’on peut toucher. Il répète l’ordre de se rendre en Galilée mais, merveille !, « mes disciples » sont devenus « mes FRÈRES » ! Naguère, Jésus avait surpris son auditoire en refusant de se laisser enfermer dans les liens de sang : « Quiconque fait la volonté de mon Père aux cieux, c’est lui mon frère, ma sœur, ma mère » (12, 49). C’est Jésus crucifié et ressuscité qui fonde une communauté fraternelle : si ses disciples croient en lui, Vivant, ils deviennent ses « frères et ses sœurs » et par conséquent ils ont à se considérer et à se traiter « en fraternité ». (cf. 5, 22… ; 7, 3… ; 25, 40).
CONCLUSION
Aujourd’hui la méditation de S. Matthieu et la prière nous replacent au cœur de notre foi. Accueillons-nous l’annonce pascale avec la même foi que les femmes ? Dans la même joie et avec la même urgence, désirons-nous partager la Bonne Nouvelle ? Comprenons-nous que nous sommes renvoyés, nous aussi, dans la Galilée de notre vie quotidienne pour y voir Jésus vivant dans ses frères ? Car Pâques, c’est CHAQUE DIMANCHE.
La messe du dimanche n’est pas la corvée fastidieuse qui clôture la semaine mais au contraire, le point de départ, le commencement, l’éblouissement de lumière du premier jour de la « re-création ».
Éparpillés dans nos maisons, nos lieux d’étude et de travail, victimes d’épreuves, de souffrances et d’échecs, nous sommes appelés, LE PREMIER JOUR DE LA SEMAINE, à nous rassembler.
La communauté des disciples de Jésus devient SA FAMILLE car, en partageant son Corps et son Sang, ils deviennent ENFANTS DU PÈRE, FRÈRES ET SŒURS DE JÉSUS, manifestation que son corps disparu devient le CORPS QUE NOUS CONSTITUONS DANS L’AMOUR.
Et cette confession de foi doit se poursuivre dans l’urgence et la joie de la MISSION : « Allez dire… ».
Raphaël D
Merci pour les réflexions.
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